Petit Mont Blanc (Vanoise)

Cette année, le traditionnel séjour en itinérance a eu pour cadre le magnifique parc national de la Vanoise au départ de Pralognan-la-Vanoise et autour du Petit Mont Blanc. Après une quinzaine caniculaire, la météo ne fût pas des plus clémente, notamment sur le dernier jour du séjour, sans toutefois altérer la volonté des 12 participants.

Jour 1 : vendredi 25 août => Le petit Mont Blanc depuis Pralognan-la-Vanoise.

Départ dès potron-minet de Saint-Laurent-du-Pont à 5h00 où, le temps de répartir les participants dans les voitures, nous voilà tous en route pour Pralognan-la-Vanoise afin de nous retrouver sur site à 7h30 et commencer la première randonnée du séjour. Le ciel est dégagé et la journée s’annonce chaude et ensoleillée.
Depuis le parking, nous suivons la route du plateau jusque rejoindre le panneau Portettaz, 1450 m, d’où nous prenons la direction de les Prioux en suivant le sentier : Promenade Liberté. En chemin, nous croisons un parcage de porcins noirs qui se laissent observer et photographier à loisir. Nous rejoignons les Planes, 1585 m, pour prendre la direction du col des Saulces. Jusqu’à présent, la pente était douce. À partir de ce point, progressivement, mais assurément les D+ s’additionnent. En effet, nous entamons l’essentiel des D+ de la journée. Le sentier est bien tracé. Ça monte de plus en plus. Le groupe s’étire sans jamais réellement se perdre de vue les uns, les autres. Nous traversons une zone de protection du Chardon Bleu, fleur des Alpes protégée. La vue sur les sommets environnants est magnifique et magnifiée par un temps très clair, mais chaud, en atteste notre production de sueur. Après une franche montée et au détour du sentier le col des Saulces se dévoile au-dessus de nous, il semble être tout prés. Illusion d’optique, il reste encore une belle et franche montée avant d’y parvenir. Le ciel est d’un bleu limpide et la température ambiante de plus en plus élevée. Il faut bien penser à s’hydrater. Après un effort soutenu et continu nous parvenons tous au col des Saulces, 2371 m. Un vent frais nous y accueille, douche écossaise après le coup de chaud de la montée. Sur place, des vaches nous ignorant, paissent tranquillement. Broutez, broutez, cette herbe grasse d’alpage promesse d’une belle production de Beaufort. Enfin, pour ceux qui aiment le fromage…
Du col, direction la table d’orientation du Petit Mont Blanc qui en marque le sommet. Encore 300 m de D+, et 30 mn de marche très raide pour atteindre le point culminant du jour, 2680 m.
La vue panoramique au sommet est sublime. La grande Casse et son glacier resplendissent sur un fond de toile bleu ; pareil pour le glacier de la Vanoise. Toutefois, leur régression rapide augure de leur disparition prochaine. Sur place, il convient de regarder où l’on pose le pied, car bons nombres d’edelweiss poussent et fleurissent sur place.
Au sommet, nous prenons notre pause repas. Nous profitons aussi du beau temps pour y faire une petite sieste digestive. Les corps rassasiés et repus, et le temps de faire la photo de groupe autour de la table d’orientation nous entamons la descente de retour en direction du refuge Le Repoju au Prioux via le Col du Mône, 2533 m, Le Secheron, 2124 m, la Combe de Verdande, 1830 m, le Village Amont, 1720 m, et, enfin, le refuge, première escale du séjour.

Jour 2 : samedi 26 août => Le refuge de la Valette par le chalet des Nants.

L’orage de la nuit précédente a laissé un ciel chargé. Le bulletin météo annonce une dégradation sérieuse à partir de midi. Donc, la décision est prise de monter directement par le chalet des Nants en évitant le trajet par le chalet du Clou beaucoup plus long afin de parvenir au refuge de la Valette, seconde étape du jour, avant la pluie. Traversant le pont qui enjambe le Doron, 1710 m, peu après les conteneurs de tri nous prenons sur notre gauche le sentier qui monte régulièrement jusqu’à la passerelle Des Nants, 2046 m. Contrairement aux passerelles Du Dard, Du Genepy et de Rosoire emportées par un violent orage quelques jours auparavant, celle-ci est bien en place et nous permet de traverser sans encombre un torrent impétueux, eaux des glaciers en amont. De la passerelle, nous gagnons le chalet des Nants, 2192 m. Le ciel s’assombrit de plus en plus. Ne traînons pas, il nous reste encore 1h30 de franche montée si nous voulons arriver au refuge de la Valette, 2590 m, au sec. Après un bel effort au détour du sentier, nous apercevons le refuge comme enrobé dans une fange grise, car la pluie, comme prévu, commence à tomber et la brume semble vouloir se lier à la montagne estompant tous les environs à notre vue.
Nous nous installons et prenons notre pause repas dans la salle hors sac qui sert aussi de salle à manger et de détente. Important ce dernier point, car la pluie redoublant, nous restons sur place, les uns jouant au tarot, les autres allant faire la sieste dans le dortoir.
En fin d’après-midi, une franche éclaircie se présente. Occasion de découvrir les environs, les ruines de l’ancien refuge, les lacs alentours et la faune sauvage, bouquetins et chamois qui, comme les marcheurs profitent de cette fenêtre météo pour se montrer. Le soir, après le repas, un magnifique coucher de soleil colore les cimes ; notamment la Pierra Menta qui, vue de ce côté, semble être un cube dressé sur la montagne. Il est temps d’aller se coucher, le refuge s’est empli, la nuit risque d’être courte…

Jour 3 : dimanche 26 août => Le refuge de la Valette par le chalet des Nants.

Les conditions météo se sont fortement dégradées pendant la nuit. Le ciel et les montagnes sont unis par un ciel gris perle où des traînées de brumes semblent vouloir les relier ensemble. De ce fait, nous décidons plus prudent et raisonnable de retourner à Pralognan-la-Vanoise en reprenant le sentier monté la veille. C’est-à-dire repasser par le chalet des Nants et rejoindre directement les Prioux. Une fenêtre d’accalmie météo est annoncée entre 8h00 et 10h00 avant de fortes précipitations, 30 ml de pluie attendue, donc, nous hâtons notre départ afin d’éviter le déluge dans la descente. À dix heures, nous sommes au Prioux avec la pluie. Elle s’est progressivement intensifiée pendant la descente. Nous sommes tous bien trempés ! Certains décident de prendre la navette gratuite pour retourner à Pralognan-la-Vanoise. Les furieux, mouillés pour mouillés, décident d’y retourner à pied par le sentier qui longe la route. Au passage du parcage des porcins je remarque que ceux-ci sont restés bien à l’abri. Même pas un regard vers nous. Ils se reposent au sec !
Enfin, nous regagnons notre point de départ. Le temps de se mettre au sec pour se changer et nous voilà repartis vers nos pénates.
Malgré une météo capricieuse, ce fut un beau séjour, chargé de sourires, de rires, de convivialité et surtout de beaux spectacles comme seule sait nous le proposer mère nature.
Merci encore à Gilles D. de nous avoir proposé ce séjour ainsi qu’à Claire et Paulo qui l’ont assisté ou accompagné lors des reconnaissances.
Pascal V.