Le Pieu (Vercors)

Le 1er mai, traditionnellement, est une journée chômée, encore plus quand celle-ci tombe un dimanche. Que nenni pour les quatre marcheurs et une marcheuse qui, à l’instar des traditionnels défilés de la fête du travail, s’engagèrent pour cette laborieuse marche en direction du sommet du Pieu ou le Blémon (1270m) depuis Saint-Paul-de-Varces (370m).
Pas de banderoles brandies, mais les sacs au dos le groupe s’engage sur le sentier en direction des crêtes d’Uriol (800 m). La pente est bien accentuée et par endroit présente des « coups de culs » bien prononcés. Toutefois, cela restera bien modeste par rapport à la deuxième partie de la montée depuis le point des crêtes d’Uriol et jusqu’au sommet du Pieu. En effet, reprenant les dires de Christian B, les choses sérieuses commencent en ce point. Pas de fioritures ou de longs discours rassembleurs pour motiver les camarades marcheurs, dès les premiers mètres nous comprenons très vite que toute revendication sera inutile. Seul, le courage des laborieux marcheurs leur permettra de gravir, avec abnégation, le joug intraitable des dénivelés que leur impose, du haut de sa culminante, le sommet tant convoité. Ce dernier ne restera pas inaccessible et si, le pieu en argot veut dire lit, une fois atteint, plutôt que de s’y reposer, mieux vaut rester éveiller afin d’exploiter au maximum de la vue offerte.
La vue sur la vallée en contrebas est magnifique. Toutefois, des nuages perturbateurs occultant à la vue les sommets environnants du Vercors et de la Chartreuse ne nous permirent pas de profiter, à sa juste valeur, de cette belle prime qu’aurait dû nous offrir une vue dégagée ; telle une récompense de classe aux méritants marcheurs du jour !
Au sommet, un cahier, non pas revendicatif, sorti de sa boîte permet aux randonneurs de revendiquer par écrit la preuve de leur passage. Nous y avons écrit, à défaut de pouvoir le scander, que CHAM, représenté par ses membres actifs, y est monté en ce jour chômé.
Le retour par l’Echaillon tout en descente régulière se fait gentiment sans à coups et pics de production pédestre. Entre temps la coupure repas bien méritée sera prise en bordure de falaise avec en prime un beau panorama. Occasion pour un camarade marcheur de sortir de sa besace un petit Vionier au doux nom de « Pascales » (Tiens ! L’une, cacherait-elle l’autre ?) non pas pour accompagner les merguez, mais les gamelles de chacun. A leur passage des camarades randonneurs, nous montrent leur cueillette du jour, de belles morilles récoltées sur le parcours même de notre marche et que, tout à nos dispersions, nous n’avions pas vu. Il n y a pas d’injustice du ramasseur en montagne seulement de l’inattention des autres aux profits des uns ! Depuis l’Echaillon, nous rejoignons le pont du Batou (459 m). Entre temps, petite cueillette d’ails des Ours à ne pas confondre avec le muguet. Enfin, rejoignant et suivant la route et pour terminer un chemin nous regagnons le point de départ.
Une très belle randonnée avec 1024 m de D+ pour une distance de plus de 12,3 kms un pourcentage plus fort que l’augmentation du SMIG, pour une fois !
Merci à Christian B en tête ou presque tout le temps de notre modeste cortège de cinq randonneurs et randonneuse (1 seule représentante de la gente féminine) pour cette belle initiative du 1er mai sans aucun défilé montagneux mais avec une production de D+ à vous faire mettre un podologue en grève.
Pascal