Fontanieu – Inscriptions (Chartreuse)

La montagne, depuis des millénaires, porte en elle et sur elle, les témoignages de l’évolution de l’humanité. Parfois, ou trop souvent, elle garde à jamais les stigmates cicatriciels de l’exploitation humaine et, parfois, en son sein ou sur ses roches apparentes les traces mémorielles de civilisations disparues. C’est justement la découverte de l’une de celles-ci l’objectif de la rando du jour : Fontanieu et ses inscriptions romaines.
Pour cette randonnée, quelque peu teintée d’histoire, mais surtout très difficile et technique, 5 randonneu.rs.ses se retrouvent au départ, cirque de St-Même. Depuis le parking de St Même-le-Haut, direction la combe de Fontanieu et le col du même nom. Nous empruntons une petite passerelle qui enjambe le Guiers Vif et suivons le chemin face à nous jusqu’à retrouver un sentier un peu plus haut, partant sur notre droite. Le retour se fera par les cascades que, naturellement, à ce stade, nous délaissons sur notre gauche.
Au début, ayant tourné un peu trop tôt, nous marchons en deçà du sentier menant au col de Fontanieu. Faisant un peu les sangliers, nous le retrouvons 500 m plus loin. La montée jusqu’au col est très prononcée. Les dénivelés s’enchaînent. Chacun, à son rythme, parvient au col de Fontanieu après un D+ de 675 m pour une distance parcourue de 3,2 kms. Beau pourcentage ! Comme toujours en montagne, l’arrivée au col est comme une récompense aux efforts fournis, une vue magnifiée par un beau ciel bleu s’offre à nous : la Pinéa en ligne de mire, sur sa droite le Charmant Som puis le Grand Som… Sur notre gauche, les crêtes de la Fendue dans le prolongement des crêtes des Lances de Mallissard semblent nous défier de leurs majestueuses hauteurs.
Nous dirigeons nos pas vers ces premières en suivant, sur notre gauche, le sentier qui se dirige vers elles. Très vite, nous retrouvons le début du sangle de Fontanieu, avec, par endroit, une vue plongeante sur le cirque de St-Même et arrivons au pied de la Cheminée de Fontanieu. Petit passage technique, où les mains sont parfois nécessaires et le pied sûr recommandé, car par endroits, le terrain est rendu glissant par les petits cailloux et pierres roulant sous les pas. Sans être d’une grande difficulté pour des marcheurs aguerris, le passage reste toutefois délicat en raison du risque permanent de chutes de pierres.
La cheminée passée, toujours sur le sangle de Fontanieu, nous continuons notre circuit jusqu’à rejoindre la cheminée des inscriptions où, comme marquée sur certaines cartes, de la pierre gravée. Par rapport à celle de Fontanieu, cette cheminée est un passage beaucoup plus technique. Heureusement, des aménagements ont été apportés rendant fortuit l’usage de la corde et du baudrier apportés par Jean-François. Toutefois, ce dernier, connaissant le lieu, passe en premier pour nous guider, depuis un point intermédiaire, dans nos recherches, parfois hésitantes, de point d’appui. Tout le petit groupe passe cet obstacle sans encombre et, ainsi, peut observer, légèrement en contrebas, les inscriptions gravées dans la roche. Face à nous une belle vue sur les monts et massifs environnants. Encore une récompense !
Nous descendons en direction du GR 9 pour trouver un coin à l’ombre car, le soleil au Zénith, plombe et chauffe fortement. La pause-déjeuner terminée, nous rejoignons le GR9 en direction de l’Alpette de la Dame. Nous le délaissons pour prendre sur notre gauche un sentier qui conduit au mythique Pas de la Mort. Pour moi et deux autres compagnons de marche, une première ! Longue descente jusqu’au passage équipé d’échelles et de mains courantes que nous franchissons tous assez aisément. Par temps sec, le passage est relativement praticable même s’il faut bien regarder où l’on pose les pieds. Par temps humide, à fortement déconseiller, à proscrire même !
Nous entamons notre descente en direction du cirque de St Même, notre point de départ. Toutefois, en chemin, l’idée de nous rendre à la source du Guiers Vif fait l’unanimité. Alors petite option jusqu’aux sources avec retour par le pas du Ruat. Encore des passages câblés, à ce stade, nous n’en sommes pas à un de plus. Néanmoins, auparavant, un triste spectacle s’offre à nous. Depuis la sortie principale aucune trace d’eau, c’est sec ! Seul un léger ruissellement en contrebas. Les stigmates de la canicule (où du réchauffement climatique) sont bien présents. Suivant le chemin des cascades, nous rejoignons le cirque où une escale déshydratation à la buvette sur place s’impose naturellement.
Une belle rando, certes, très technique et difficile, 16 km pour un D+ cumulé de plus de 1300 m, avec des paysages magnifiques, des passages réputés et mythiques de la Chartreuse, une première inoubliable pour trois d’entre nous. Merci à Jean-François pour nous avoir guidé et permis de découvrir ou de redécouvrir une des plus belles rando du massif. En ce qui me concerne, à refaire.
Pascal V