Chamechaude (Chartreuse)

Que ce soit en montagne de façon générale ou plus particulièrement en Chartreuse, il y a toujours un itinéraire par lequel vous redécouvrez une destination. C’est le cas pour la majorité d’entre nous qui découvrons ou redécouvrons cette variante par les Jardins pour atteindre le point culminant de la Chartreuse, Chamechaude, 2082 m.
Nous sommes sept au départ classique du col de porte, 1325 m, pour rejoindre le point culminant de la Chartreuse non pas par le traditionnel GR, mais par les Jardins et son sangle (vire).
La journée s’annonce nuageuse et restera fraîche, surtout en altitude.
Depuis le col, direction la cabane de Bachasson, 1635 m, via la route forestière et le point d’altitude 1547 m. De ce dernier, nous suivons le GR 9 en direction de Chamechaude jusque rejoindre la cabane. De là, nous prenons la direction du Pré Boiteux, 1640 m, pour rejoindre le habert de Chamechaude, 1 580 m.
Sans nous rendre au habert et délaissant la direction de l’Emeindras de dessus, nous quittons le GR pour nous engager droit dans la pente suivant un chemin légèrement marqué et que semble nous indiquer deux ânes paissant tranquillement.
Nous longeons ainsi les contreforts de Chamechaude avec une vue splendide sur la prairie et la bergerie de l’Emeindras. En chemin, un troupeau de brebis occupe le sentier. Le patou n’est pas loin, mais le berger aussi. Tout va bien. Traversant tranquillement le troupeau nous parvenons à une vire, même si accidentée, bien modeste en comparaison de ce qui va suivre.
Au sortir de ce sentier, la consigne est de toujours rester sur le chemin qui va vers le haut. Que nenni, cinq d’entre nous continuent tout droit alors que la raison nous indiquait le sentier par le haut et sur la gauche que seules deux d’entre nous empruntèrent. Tant pis pour les cinq qui furent contraints à faire les sangliers et à ajouter du positif aux dénivelés positifs. Après de bons et soutenus efforts, les cinq distraits rejoignent les deux attentives.
Face aux contreforts de Chamechaude, nous suivons le sentier sur notre droite pour atteindre le premier pas de varappe, environ sept mètres de haut. Calmement, profitant des belles prises à disposition, chacun et chacune passe sans encombre ce premier obstacle. Une vingtaine de mètres sur notre droite un second pas de varappe moins haut, quatre mètres. Ces deux premiers obstacles franchis, nous allons sur notre droite jusqu’à un belvédère naturel offrant un joli point de vue sur les environs.
Demi-tour vers le sangle des Jardins, beau chemin accroché au pied de Chamechaude et d’une difficulté relative, quoique ! Au passage, sur la prairie en dessous, bon nombre de chamois sont tranquillement installés et occupés à se nourrir. Nous nous observons mutuellement. Les quadrupèdes, vu la position des bipèdes savent qu’ils n’ont rien à craindre de ces derniers.
Nous continuons jusqu’à rejoindre le GR en direction du sommet. Deux pas d’escalades dont l’un câblé se présentent à nous. Il y a du monde, faut attendre son tour pour les passer et atteindre la croix sommitale. Un vent frais souffle en rafales. A la croix, beaucoup de monde ! Nous nous en éloignons pour prendre notre pause repas loin de cet attroupement. Ça souffle ! Nous sommes obligés de nous couvrir pour nous protéger d’une part du vent et, d’autre part, nous préserver du froid se faisant de plus en plus ressentir.
La pause terminée, nous prenons le chemin de retour. Au préalable, la croix étant désertée, nous en profitons pour faire faire la photo de groupe. Le chemin de retour se fait par la rampe à l’Écureuil et le pas du Lapin, encore des petits pas de désescalades cette fois-ci, puis nous rejoignons très vite la cabane de Bachasson et le chemin initial jusqu’à retrouver notre point de départ.
Une belle variante offrant une diversité de passages plus ou moins techniques. Le tout sur une seule et même journée. Alors le bilan de la journée : pour les cinq égarés 1120 m de D+ et plus de douze kilomètres, comme quoi quand on n’a pas de tête, on a des jambes ! Pour les deux sages de la journée, elles se contentèrent, non se satisfaire des 850 m de D+ et des 11 km prévus au programme.
Merci à Jean-François pour nous avoir proposé cette belle variante pour atteindre le sommet de Chamechaude. Pour moi; il ne me reste plus qu’à faire Chamechaude par la brèche Arnaud…
Ce sera une autre histoire que je ne pense pas vous raconter un jour, quoique !
Pascal V.