Selon les saisons et les itinéraires connus, les paysages de randonnée ne présentent pas toujours la même vision. Même pour un itinéraire classique connus des habitués de la Chartreuse qu’est le circuit des haberts depuis le pont des Allemands en passant par le monastère de la Grande Chartreuse, le marcheur initié peut ressentir un sentiment de découverte. Ce fût le cas pour le tracé du jour qui, sorti des itinéraires classiques par le traditionnel GR9 et les GRP limitrophes a laissé, par certains endroits, aux habitués, une impression de nouveauté. Toutefois, ce ne fut pas le cas des neuf participants et participantes du jour où, une partie d’entre eux, découvrit, pour son plus grand plaisir, ce parcours autour des haberts de Chartreuse, le tout couronné par un ciel bien dégagé et des températures plutôt clémentes pour la saison. Et pour une découverte, ce fût même une première pour Sophie T. qui rejoint le groupe pour une première sortie découverte. Espérons pour elle et CHAM qu’elle ait pu apprécier la marche en groupe et surtout résister aux bavardages pléthoriques de Maryse V. et de votre serviteur.
Donc, depuis le pont des Allemands (nom, sans doute en souvenir de l’ancien pont du même nom du passage du FROU qui fût délaissé par les prieurs allemands courant le XVIème siècle du fait de la dangerosité du chemin), direction le Monastère de la Grande Chartreuse toujours intemporellement majestueux. Dépassant le monastère, à la Scierie, 1000 m, direction le habert de Billon par la route forestière à l’aplomb des rochers de la Fitiole. Trois cents mètres après le tunnel, sur notre gauche, nous empruntons un sentier qui même au habert de Chartroussette, premier de la journée.
De là, nous rejoignons le habert des Rochers d’où, suivant la piste forestière, nous parvenons aux ruines du habert de Corde duquel, poussant un peu plus loin sur la gauche à travers les prairies et bosquets nous atteignons la chapelle de Corde (chapelle en bois, contrairement à ce que pourrait laisser à penser son nom – sourires). Jusqu’à présent la marche suivant des sentiers et pistes forestières était aisée. Par contre, de la chapelle jusqu’au-dessous du Belvédère d’Arpison, les choses se compliquent. En effet, le sentier en devers non-visible sous un tapis neigeux tantôt verglacé, tantôt en neige molle sous une croûte de glace se rompant, parfois jusqu’au genou, au passage des marcheurs rend difficile l’avancée. Les crampons sont nécessaires. Les plus aguerris assistent et aident les moins hardis. C’est cela la marche en groupe, solidarité et partage avant tout.
Après ce passage difficile, tous et toutes sont ravis de se retrouver au belvédère d’Arpizon. Une vue resplendissante, sur fond de toile bleue, sur la Grande Sure, comme semblant trôner sur une mer de nuage couvrant toute la vallée à son pied, s’offre à nous. Dans le fond le Vercors et son point culminant, le Grand Veymont, pavoise ses cimes enneigées comme à la parade. Quelle récompense ! Les difficultés du dernier passage sont oubliées et l’appétit se faisant ressentir, le lieu se présente comme l’endroit idéal pour la pause repas.
La pause terminée, par la prairie d’Arpison 1455 m, direction le habert d’Arpison puis le col du même nom, 1407 m, duquel nous parvenons au habert de Billon, 1260 m, dernier édifice du jour. Il ne nous reste plus, via le chemin du Pavé en passant par le réservoir, qu’à longer le monastère et à retourner au parking du départ.
Une belle journée co-animée par Philippe et moi avec près de 1000 m de D+ et un peu plus 15 km de marche au compteur.
Pascal V