Après le passage en voitures des mythiques cols du tour de France, le Lautaret et le Galibier, nous sommes huit à nous retrouver à Plan Lachat, 1970 m. Une fraîcheur matinale nous accueille, 6°, mais un ciel totalement dégagé est prometteur de douce température à venir. Au préalable, il faudra à l’astre du jour pointer au-dessus des sommets pour venir nous réchauffer de la caresse de ses rayons.
Donc, à l’ombre, équipés chaudement, nous suivons la piste en direction de Haut du Plan, 2045 m. Petite grimpette régulière en guise d’échauffement. Ensuite, nous gagnons le point Sous la Jargette, 2057 m, duquel nous rejoignons Les Mottets, 2140 m. A Les Routières, 2224 m, direction le Plateau des Cerces et du lac du même nom. Un petit dénivelé accompagné des premiers rayons de soleil nous réchauffe progressivement ce qui nous permet de nous alléger des bonnets et des gants, mais nous oblige au port des lunettes de soleil. Voilà, le décor est planté pour une belle journée d’automne.
Parvenu au lac des Cerces, 2410 m, dans un environnement minéral une petite halte admirative sur les sommets alentours avec en point d’orgue le Grand Galibier souvenir d’une belle randonnée faite en 2024 dans des conditions similaires.
Du lac, direction le col des Cerces, 2574 m, duquel la pointe des Cerces nous fait de l’œil. Nous quittons le sentier balisé pour suivre celui qui se dirige vers elle. Jusque-là, le dénivelé était régulier, mais, à partir de ce point, la pente s’accentue fortement. Le groupe s’étire. Chacun marchant à son rythme. Au pied de l’objectif du jour, encore exposé à l’ombre, le chemin enneigé qui y mène nous oblige à la prudence et à chausser les crampons. Ceux-ci s’avèrent bien utiles pour passer un petit éperon avec des passages en devers recouvert d’une neige tenace et verglacée. Nous ne sommes pas tous à l’aise pour franchir cet obstacle, chacun et chacune, le passant à son rythme sans trop penser au retour qui se fera par ce même tronçon…
Au sortir de cette difficulté, la seule du jour, il nous faut lever la tête pour apercevoir le sommet. Il semble tout près, illusion d’optique, car les derniers hectomètres pour y parvenir, se méritent. La pente est rude. Ça grimpe, ça virole un peu, mais, le plus souvent, c’est « dret dans l’pentu ». Un 3000 ça se mérite ! Après ce dernier effort, nous parvenons au sommet où nous accueille une croix avec l’inscription « JE VAUX CE QUE JE VEUX » et ce que nous voulons, en cette belle journée, c’est de parvenir au sommet du premier et dernier 3000 de l’année, 3097 m exactement !
La citation « je vaux ce que je veux » est une phrase attribuée à Paul Valéry qui est universellement comprise, dans le contexte de l’ascension en montagne, comme un message d’auto-détermination et de volonté personnelle, récompense de l’effort pour atteindre un sommet à plus de 3000 mètres d’altitude. Merci à Christian pour cette information.
Au sommet, les conditions climatiques et l’heure sont idéales pour y prendre la pause-déjeuner. Celle-ci terminée, il convient d’entreprendre le trajet de retour. Dans un premier temps, il nous faut rejoindre le col des Cerces par le chemin emprunté à la montée. A la descente, le passage de l’éperon n’est guère plus simple qu’à la montée ; enfin, pour certains. Me concernant, même si la neige s’est un peu transformée suite au redoux du début d’après-midi, ce sera, en bonne partie, sur les fesses. L’essentiel : passer, quel que soit le style.
Ce passage franchi, nous retirons les crampons et nous nous retrouvons et regroupons au col des Cerces. Puis, pour finir par une boucle, nous prenons, via Entre Deux Cols, 2540 m, la direction du col des Rochilles, 2496 m. De ce dernier, nous rejoignons le camp des Rochilles, construit de 1902 à 1907 par les bataillons de chasseurs alpins de Grenoble et théâtre d’épisodes militaires glorieux, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale.
Pour retourner au point de départ via le col de la Paré, 2405 m, il nous faut prendre la piste des Rochilles puis, par une longue descente, pas très agréable au pas, rejoindre le point sous la Jargette, 2057 m, et retrouver la piste suivie au départ afin de retourner aux voitures.
Une belle course dans un magnifique décor de haute montagne et dans des conditions météo excellente pour effectuer ce joli 3000 m, moyennant toutefois, quelques beaux efforts pour assurer idéalement les 1138 m de D+ cumulés et les 13,9 km du parcours.
Merci à Christian B. pour cette belle initiative.
Une halte rafraîchissante à Bourg d’Oisans, s’est naturellement imposée pour clore cette belle et sympathique journée de montagne.
Pascal V.

