Nous sommes neuf au départ des Varvats pour faire un truc en direction du sommet du Pinet en Chartreuse. C’est un classique, mais certains chemins pour s’y rendre sont beaucoup plus rock and roll. Comme celui du jour par la grotte à l’échelle puis le sangle du Pinet genre truc long et aérien et retour par les crêtes du Fouda Blanc, de la roche Fitta, du pas de l’Echelle, et terminer en bémol, au retour par le Pré de Pratcel. Autrement dit, un itinéraire exigeant un pied sûr et à fortement déconseiller aux acrophobes (peur du vide).
Des Varvats, sous un ciel couvert qui nous accompagnera toute la journée, nous empruntons la piste forestière face à nous. Montée régulière sur une centaine de mètres et peu après le relais téléphonique, nous suivons sur notre gauche un sentier en pente raide. Ça monte, ça monte dré dans l’pentu ! Naturellement, ça parle moins dans les rangs ! Nous débouchons sur une piste forestière. Nous profitons de ce léger replat pour nous regrouper et faire une petite pause récupératrice avant de continuer notre montée suivant le sentier légèrement sur la gauche.
C’est toujours aussi abrupt. Heureusement, la température ambiante est plutôt clémente ce qui ménage un peu les surchauffes. Enfin, nous débouchons à l’orée du bois. Nous avisons les premiers contreforts du Pinet sur notre gauche et ceux des rochers du Fouda Blanc sur notre droite. La grotte à l’Échelle, ou de la Saignerie, ou de la Sellerie – chacun cherchera et y trouvera son compte, mais c’est bien la même – se situe à leurs limites. Nous ne la voyons pas encore. Il faut encore continuer dré dans l’pentu. Nous ne la verrons que lorsque nous serons une vingtaine de mètres sous elle. Dernière petite marche dans le sens dernier franc effort en montée, et nous nous retrouvons au pied de son échelle que nous grimpons à tour de rôle pour déboucher sur un petit sangle en direction de celui du Pinet. Attention, à la sortie de la grotte, son plafond est bas, le dessus de mon crâne s’en souviendra le temps de la cicatrisation. Rien de grave, juste du vernis arraché, quelques cheveux de perdus et un peu de saignements.
Le plus gros de la montée est fait. Maintenant direction le sommet du Pinet par son sangle, vous parlez d’un truc. Tel un long serpentin accroché à la roche, cette vire semble interminable. Mon acrophobie, même en diminution, me le fait ressentir encore plus long. C’est passé, encouragé et accompagné comme il se doit. Merci à tous et toutes. Il est près de midi trente quand nous parvenons au sommet, heure idéale pour la pause-déjeuner avec face à nous une belle carte postale sur Belledonne et un Mont Blanc à peine voilé.
Une fois rassasié et réhydraté comme il se doit, Jean-François, notre guide du jour, sollicite notre avis pour le chemin du retour. Trois possibles :
1 – le classique par le GR 9 en direction de l’Alpe puis vallon de Pratcel (pour faire court NDLR),
2 – un plus sportif et aérien par le sangle du Fouda Blanc (exigeant de repasser par la grotte) puis vallon…,
3 – en suivant les crêtes des rochers du Fouda Blanc puis de la Roche Fitta comme précisé en introduction et suivant la décision démocratique du plus grand nombre.
Ainsi, depuis le sommet retour en arrière par le sentier d’arrivée en direction des crêtes que nous suivons par un chemin bien marqué au sol, mais pas balisé en son début puis marqué régulièrement d’un point bleu bien utile, notamment dans les Lapiaz.
Les crêtes se présentent tel un joli balcon nous offrant une magnifique vue, même sous un ciel ombragé, sur le cirque de Saint-Même et ses cascades, les Lances de Malissard, la dent de Crolles, Chamechaude, La Pinéa et j’en passe. En bref, un zoom sur Chartreuse !
Après le Pas de l’Échelle, suivant le GR 9, nous traversons le vallon de Pratcel, puis le pré de Pratcel et entamons la descente de retour jusqu’aux Varvats notre point de départ.
Une belle variante et découverte ou redécouverte pour tous et toutes, que nous avons parcourus dans un plaisir partagé nous faisant presque oublier les 900 m de D+ et les 12 km de marche dont l’essentiel en montée dré dans l’pentu, n’est-ce pas Pierre. Pour terminer, une pause désaltérante aux Entremonts s’imposa pour finir sur une bonne note de convivialité.
Merci à Jean-François jamais avare de partager ses connaissances de la Chartreuse.
Pascal V.