Orgues de Valsenestre (Valjoufray)

A notre arrivée au joli petit village de Valsenestre, 1294 m, point de départ de la randonnée du jour : les Orgues de Valsenestre, la pluie nous accueille. Nous sommes six à patienter, faisant confiance aux prévisions météo, que la pluie cesse pour laisser place à de belles éclaircies annonciatrices d’une belle journée d’automne. Comme prévu, la pluie cesse très vite. Nous nous engageons sur la piste qui longe le torrent, le Béranger, en direction de Combe Oursière. Le Béranger et ses affluents, nous accompagneront tout au long de la journée. Par endroits, nous devrons les traverser à gué.
Après un peu plus de 1 km de marche sur la piste, nous prenons le sentier qui part sur notre droite. Normalement, nous aurions dû continuer tout droit en direction du col de Belle Côte. Petite erreur de direction qui s’avérera un bon choix lorsque qu’il nous faudra passer par Côte Dure. En effet, ce passage fortement accentué et avec des traversées en-devers sur un sol humide sera plus aisé à prendre à la montée plutôt qu’à la descente.
Donc, par une montée franche et régulière, nous allons en direction de Combe Ousière, 2042 m. Au passage, quelques promontoires naturels nous offrent de belles vues plongeantes sur la vallée de Valsenestre en contrebas et sur les monts environnants.
A Combe Oursière, petit crochet en aller-retour, jusqu’à sa cabane typique appelée aussi cabane du Hobit tant sa construction fait penser aux habitations de ce peuple mythique de la trilogie du Seigneur des Anneaux.
De la cabane, retour pour reprendre le sentier en direction de Côte Dure. Jusqu’à présent, nous étions exposés à l’ubac, bien à l’ombre. Le sentier vire à droite et s’expose au soleil de l’adret ; joli point de vue sur la Muselle, mais aussi sur les Orgues de Valsenestre, l’objectif du jour. En forçant notre imaginaire auditif, nous pourrions nous laisser croire à entendre leur douce mélodie. Mais pas de vent pour souffler dans les tuyaux de ces belles colonnes minérales qui font penser aussi à une grande bibliothèque tant les multitudes de strates verticales, parfaitement alignées, ressemblent à des rayonnages. De loin c’est déjà beau, alors allons voir de plus près. Le chemin emprunte une vire pas trop vertigineuse mais suffisamment aérienne pour l’aérophobe que je suis. Bon, ça passe ! Ainsi, nous arrivons au pied de Côte Dure. Elle porte bien son nom. Ça monte sévère. Le sentier n’est pas très bien marqué. Parfois, un cairn semble indiquer un passage. Celui-ci ou un autre, chacun se repérant comme il peut atteint le col de Belle Côte, 2290 m. A ce stade, nous avisons la roche regroupant les Orgues. Un sentier permet d’accéder à son sommet ; bel endroit pour la pause repas. En effet, le lieu est idéal, bien exposé au soleil face à la Muselle et son col. De notre promontoire, nous détaillons ce passage à l’aide de jumelles. Enfin, pour ceux qui regardent par le bon bout de la lorgnette. Une anecdote comique qui meublera nos conversations au traditionnel pot de fin de randonnée. La pause terminée, nous engageons la descente et rejoignons les Orgues de Valsenestre. Splendide curiosité géologique ! Les strates rectilignes semblent avoir été taillées par un maître ciseleur. Des roches jaillissantes par endroits, faisant penser à des écailles de dinosaures ou à des cristaux de glace comme figés dans un gel éternel, viennent compléter ce magnifique tableau naturel. Je comprends où les artistes trouvent leur inspiration : tout simplement dans l’observation de la nature et peut-être plus particulièrement en montagne (je suis chauvin…). Après un temps d’observation, de prises de belles photos, il nous faut entreprendre la descente de retour pour rejoindre notre point de départ en empruntant le GR 54 et terminer ainsi en boucle.
Une magnifique randonnée par une belle journée ensoleillée, il fallait bien se retrouver autour du verre de l’amitié pour la relater et ne pas nous faire regretter ses 1319 m de D+ et les 14,3 km de marche. Au fait, quelqu’un n’aurait pas oublié de ranger ses jumelles………………………. dans le bon sens, évidemment ;-).
Pascal V.