Séjour en itinérance
Préambule :
Séjour en itinérance sur trois jours du 26 au 28 juillet 2024, dans le massif des Cerces comme décor général et avec comme point culminant, le Mont Tabor premier 3000 m de l’année.
Sur l’ensemble du séjour temps magnifique, soleil resplendissant avec comme journée la plus chaude le dimanche 28 juillet (températures caniculaires).
10 participants et participantes. Heure de regroupement et de départ à Saint-Jaurent-du-Pont, pour la première journée, 5h00.
Jour 1, 26 juillet => Objectf : Col de Névache, 2794 m
D+ 1108 m et 14,9 km
Après quelques hésitations et détours dans la station Valmeinier 1800 nous rejoignons le point de départ, parking de la Chenalette. Il est 7h45 et nous démarrons la première étape du séjour : Valmeinier 1800 – La Chenalette 1757 m => refuge des Drayères, 2180 m, via le col de Névache, 2794 m.
Ça commence doucement, par une montée régulière jusque L’Ordière, 1787 m, d’où nous suivons la direction du refuge de Terre Rouge, 2169 m. Suivant le sentier en montée régulière, nous passons Mathoset, 1833 m, puis la Portête, 1923 m, Pré Sapey, 2113 m, et enfin le refuge de Terre Rouge. Occasion sur place d’assister au ballet d’un hélicoptère prenant en charge deux ouvriers jardiniers (Agents ONF ?) et leurs matériels venus nettoyer les abords du refuge et dégager les sentiers d’accès.
Du refuge, direction Les Barmettes, 2178 m, puis Plan du Fond, 2223 m et rejoindre le Lac Curalès, premier lac du séjour et il y en aura beaucoup. L’eau est omniprésente dans les vallées entourées de nombreux névés. Qui dit eau dit nature verdoyante et florissante. Autour du lac et de tous les lacs croisés ou abordés lors des trois jours beaucoup de belles fleurs des montagnes, telles la Linaigrette, et l’Arnica pour ne citer qu’elles.
Depuis le lac, nous apercevons le Col de Névache et le sentier qui mène à son pied. Pour atteindre ce dernier, ce sont les dernières montées douces et régulières que nous parcourons. Au pied du col, la montée finale avec passage de névés et de moraine très chaotiques s’annonce difficile. En effet, elle se mérite, l’élévation des pourcentages de la pente n’arrange rien à l’affaire. De sauts de roches en sauts de pierres, de traversées de névés en sorties rocailleuses, nous parvenons, tous et toutes, chacun à notre rythme au point culminant du jour : le col de Névache.
Après les petites photos d’usage. Le temps consacré à l’observation de la magnifique carte postale offerte sur les monts et pics alentours le tout sur un joli fond de ciel bleu, nous entamons la descente pour rejoindre le refuge des Drayères première étape du séjour. Entre temps halte déjeuner autour d’un des lac en contrebas puis passage par la cabane de l’Ours qui est presque à l’état de ruines ou comme on dit au rugby serait plutôt tombée sur le chien. Ensuite, à travers alpages et chemins plus ou moins marqués, nous rejoignons le GR et gagnons le refuge des Drayères, 2180 m, pour clore cette première étape et y passer notre première nuit.
Jour 2, 27 juillet => Objectif : Mont Tabor- 3178 m.
D+ 12754 m et 16,1 km
Le petit déjeuner consommé, les sacs à dos parés, les gourdes et autres contenant chargés en eau nous voilà reparti pour la deuxième étape du séjour.
Depuis le refuge des Drayères direction le Mont Tabor, par le GR 57 indiqué à 7,6 km. Ne pas se méprendre sur cette distance relativement courte en annonce, car elle cache potentiellement un D+ de plus de 1000 m. Sachant que l’essentiel de ces derniers se fera sur les 4 derniers km. Le menu du jour s’annonce copieux ! Après une montée régulière jusqu’au lac Rond, 2446 m, direction le lac des Muandres duquel nous rejoignons le col du même nom, 2828 m. De là, il reste encore, à vol d’oiseau, + de 350 m de D+, et 2,8 km de distance pour le sommet du mont Tabor. Au préalable, il nous faut rejoindre le col de la Chapelle, 2943 m, au travers de moraines et névés dont certains nécessitent de chausser les crampons et appellent à la plus grande prudence et vigilance. Au col de la Chapelle, encore 1,1 km pour atteindre le sommet, mais attention, les derniers 235 m de D+ restant à faire se méritent. Les pourcentages s’élèvent. Est-ce le pas des 3000, mais le souffle se fait de plus en plus court ? Chacun monte à son rythme pour atteindre dans un premier temps la chapelle du Mont Tabor puis, 300 m plus loin son sommet. Ce sont un peu les champs Élysée sur place, pas mal de randonneurs s’y retrouvent. Mais très peu y sont parvenus en empruntant l’itinéraire difficile et technique que nous avons suivi. Pour l’essentiel, ils sont montés en suivant le GR sur l’autre versant. Chemin que nous prendrons à la descente.
Au Mont Tabor un peu à l’abri du vent frais qui souffle en bourrasques, nous nous installons pour la pause-déjeuner.
La pause terminée, nous engageons la suite de la randonnée avec comme ambition de rejoindre le refuge du Mont Tabor, seconde étape du périple. Tout d’abord suivant le GR 57, nous nous rendons au col des Méandres, 2727 m, puis le col de la Vallée étroite, 2434 m, duquel, à 15 min, nous gagnons le refuge du Tabor, 2490 m, après encore une petite bosse qui se mérite. Les derniers D+ de la journée en guise de clôture avant un repos bien mérité.
Jour 3, 28 juillet => Objectif : cols des Bataillères, 2787 m et col des Marches- 2725 m
+ 873 m et 17,4 km
Après une soirée bien sympathique et une nuit de repos réparatrice ou presque, nous voilà tous et toutes prêts pour la dernière étape du circuit. Du refuge, direction le col des Bataillères, 2787 m, via les jolis lacs de Sainte-Marguerite situés pour le premier à 200 m un peu plus loin. Longeant les lacs et suivant le GR, nous parvenons au col des Bataillères. A ce point, nous avons gravi depuis le refuge plus de 340 m de D+ sur un peu moins de 3 km, c’est dire, si par endroit, la pente était raide, notamment sur la dernière partie de ce tronçon. Du col des Bataillères direction Sous le Col des Bataillères, 2630 m, puis le lac des Bataillères, 2423 m, et le refuge des Marches, 2219 m, où nous effectuons une pause-café et alimentaire. En effet, il nous faut reprendre des forces avant la dernière franche montée du jour jusqu’au col des Marches situé à 3,5 km, via les Marches, 2180 m, soit plus de 500 m de D+. Comme à l’accoutumé l’essentiel des D+ se feront sur le dernier kilomètre… Suivant le sentier, nous surplombons le lac de Bissorte, belle étendue d’eau énergétique.
Sur la première partie du parcours, le chemin s’élève régulièrement, pour très vite s’accentuer fortement avec des passages très pentus. Le groupe s’étire, chacun et chacune, à son rythme, parvient au col. C’était les derniers dénivelés du jour et du séjour alors la satisfaction se lit sur tous les visages. Il est midi, nous décidons de rejoindre le lac de Roche-Noire, 2528 m, via Sous le col des Marches, 2523 m, pour y prendre la pause-déjeuner, occasion d’un petit bain de pied rafraîchissant et pour Pascale, telle une naïade, une baignade improvisée dans les eaux douces et fraîches de ce joli plan d’eau.
La pause terminée, les pieds séchés et rechaussés, le corps de la naïade essuyé, nous reprenons notre chemin avec en ligne de mire le parking du point de départ du premier jour. Du lac, rejoignant le GR, nous gagnons Sous le Petit Fourchon, 2498 m. La descente terminale s’engage. A la Losa, 2103 m, il nous reste encore 40 mn de marche via l’Ordière, 1789 m, pour rejoindre La Chenalette, 1757 m, et parvenir aux voitures et clôturer ce beau séjour dans un décor montagneux magnifique ; avec de nombreux lacs et torrents bien chargés en eaux, des sentiers bien tracés et bordés de jolies fleurs de montagne. Sans toutefois oublier des passages assez techniques et pentus autrement ce ne serait pas un programme pour les marcheurs aguerris du dimanche. Le tout avec une météo radieuse pendant les trois jours.
Merci à nos organisateurs et guides de ce circuit, Christian, Gilles et Philippe et à Claire toujours proche de CHAM et toujours prête à partager ses connaissances de la montagne.
Naturellement, ce séjour trouva sa conclusion autour d’un pot de l’amitié à Saint-Michel-de-Maurienne.
Pascal V.