La randonnée est-elle une addiction ? Il faut croire que oui pour les huit randonneurs et randonneuses du jour. Car il fallait être motivé ou totalement addict pour la sortie du jour par un temps annoncé pluvieux tout au long de la journée. Au départ, petit parking juste au-dessus du point Les Cuilleriers, 525 m, et de la Cabane-Café sur la D531A en direction de la grotte de Choranche, le ciel est menaçant, mais pas encore de pluie à déplorer. Néanmoins, au vu de l’humidité au sol, à n’en pas douter, elle ne va pas tarder. La température, sans être trop froide, est, et restera fraîche sur l’ensemble de la journée.
Du parking, nous descendons la route pour rejoindre le croisement entre les D531A et D531 et emprunter et suivre cette dernière sur notre droite. Nous la descendons sur 500 m environ pour, en contrebas, prendre un sentier sur notre gauche seulement connu des typographes ou explorateurs tels que les envierait Indiana Jones. Ce n’est pas un tracé de tout confort, entre ronciers agressifs, sols glissants et en devers, racines humides bien piégeuses, l’explorateur de cinéma aurait pu trouver là un cadre idéal pour exacerber le scénario de ses aventures. Pour corser le tout, une pluie fine et continue nous accompagne depuis l’entrée dans ce corridor de verdure hostile. Nous surplombons la Bourne sans la voir, mais en devinons sa présence par le son continu de son flux rageur. Enfin, nous débouchons de notre mini-jungle et trouvons un chemin plus « civilisé » appelé « Au fil de la Bourne » qui va en direction du Tunnel d’Arbois, 598 m. Après 3 km de marche facile mais humide, nous arrivons au tunnel. Une petite pause s’impose à l’abri naturel de la roche car, si son belvédère attise notre curiosité, au préalable, il convient de se réchauffer autour d’une tasse de thé et de reprendre quelques forces.
Petit tour sur le belvédère, malheureusement, des brumes s’élevant du sol nous occultent, en partie, la vue en profondeur sur les gorges de la Bourne et celle sur la centrale électrique du Bournillon seulement présente à nos oreilles par le ronronnement régulier de ses turbines. Tant pis pour la vue, une prochaine fois peut-être !
Descendant du belvédère, nous empruntons les escaliers bien aménagés pour nous diriger vers Le Ranc, 740 m. De ce point, avant de rejoindre le panneau Sous La Goulandière, 1040 m, petit détour par les falaises d’escalades très appréciées des amateurs de varappe avec des noms évocateurs, tel le petit gourou, la phase terminale, du niveau de difficulté de certaines voies. Revenant quelque peu sur nos pas et longeant la falaise, nous parvenons au pied d’une petite cheminée qu’il nous faut emprunter pour retrouver le GR au-dessus. Bon, après le chemin d’Indiana Jones nous voilà dans un petit remake du film Cliffhanger où sans être suspendu au-dessus du vide où la forte pente du passage au sol rendu bien gras par la pluie, où une corde d’escalade à disposition, pourraient nous faire croire à une scène de cinéma digne des meilleurs studios. Bon, chacun et chacune passe l’obstacle sans encombre. Encore une belle grimpette et nous retrouvons le GR au point la Goulandière et de là rejoignons l’Abri de la Goulandière, 1065 m. C’en est fini des D+ pour la journée. L’abri de la Goulandière est un joli petit hameau déserté depuis les années 1930, mais en cours de rénovation par quelques bénévoles passionnés. La pluie semble se calmer. Toutefois, un abri (refuge) bien aménagé est le bienvenu pour que nous y effectuions la pause-déjeuner en évitant les dernières averses de la sortie.
Après le déjeuner, nous repartons en direction du Belvédère du Ranc, 1040 m, en suivant partiellement le sentier découverte de la Goulandière et de la Siva. Au belvédère du Ranc, dernière difficulté du jour : Le pas du Ranc ! Il est relativement long et, dans notre sens, tout en descente jusque rejoindre Les Cuilleriers près du lieu de notre départ. Il n’est pas vraiment dangereux. Il est bien aménagé au départ par des marches et rampes à dispositions. Toutefois, en ce jour de pluie, son cheminement est rendu difficile par l’état du sol où pierres humides qui le jonchent, où petits sauts de marche rendus glissants par la pluie, où les sols par endroits bien boueux et glaiseux obligent à une progression très prudente. Rien ne sert de courir, il faut partir à point dit la fable et c’est ce que nous avons tous faits pour rejoindre la fin de ce pas et terminer sans encombre cette randonnée.
La pluie a cessé. La cabane-café comme providentielle s’offre à nous pour une escale récréative bienvenue avant de regagner nos pénates.
Nos remerciements à Christian B. guide du jour dont la prouesse, au-delà de ses options surprises, est de nous avoir fait crapahuter sous la pluie au fil des 12 km de marche et aux alentours de 800 m de D+ sans nous faire râler. Il est magicien ou nous sommes masos ! Non, que nenni, juste des passionnés et passionnées.
Pascal V.