Cirque de Bournillon (Vercors)

Le cirque de Bournillon, une randonnée mythique du Vercors que nous propose Christian suivant un itinéraire varié et exigeant un pied sûr.
Le site de Bournillon est majeur dans le Vercors : plus grand porche, plus grande cascade, plus vaste système hydrologique souterrain, tout ici est dans la démesure. Mais tout y est magnifique.
Un ciel légèrement couvert, une température matinale fraîche, de belles conditions automnales nous accueille au départ qui s’effectue depuis la centrale hydroélectrique du Bournillon sur la commune de Châtelus, 305 m.
Depuis le point de départ, nous voyons la cascade de Moulin Marquis, une verticale de près de 400 m, ce qui en fait l’une des plus grandes cascades de France. Son cours d’eau, le Bournillon, prend sa source au niveau d’une résurgence juste en amont de la cascade. Nous la contournerons tout au long de la journée l’admirant ainsi sous différents angles. Joli spectacle naturel ! Au pied de la cascade, la grotte du Bounillon nous présente, grande ouverte, son entrée telle une gueule béante creusée par des siècles d’érosion calcaire. Tout comme la cascade, nous la verrons régulièrement au fil de notre marche, mais sans nous y rendre.
La première partie de la randonnée est plutôt tranquille et facile. Après un peu plus d’un kilomètre de marche, la pente s’accentue régulièrement. Quelques modestes vires à travers bois et nous arrivons au pied de la première difficulté du jour : le Pas de l’Echarasson. Tout d’abord, il nous faut passer les deux échelles qui ouvrent ce passage technique puis, s’ensuit une succession de vires et de raidillons câblés. C’est plutôt ludique, même si par endroits il convient d’assurer le pas, car le chemin est en-devers et encore légèrement humide. Le prix à payer pour profiter du magnifique décor naturel offert par ce bel itinéraire sauvage de montagne. Premier merci sincère du jour à notre guide pour la découverte de ce Pas mythique et méconnu du Vercors. Et ce n’est qu’un début ! Continuant notre itinéraire, nous arrivons au niveau de la grotte des Gaulois (La grotte des Gaulois était dénommée, à l’origine, trou du Diable. Elle présente une ouverture située sur la paroi nord des falaises. Sa corniche donne sur les gorges de la Bourne. Il s’agit de l’ancienne résurgence d’une rivière souterraine aujourd’hui tarie – source Wikipédia).
L’accès à cette grotte n’est pas des plus simple même si une corde installée sur place nous invite à y accéder. La raison, et surtout son intérêt relatif, nous font délaisser sa visite. Nous reprenons notre itinéraire en direction de la Porte du Diable, petite arche rocheuse calcaire qui selon les légendes fut créée par le Diable. Légendes ou pas, le site est remarquable et justifie les dénivelés positifs pour y parvenir. Encore une modeste montée et nous débouchons sur le plateau des rochers du Bournillon. Un peu de replat et de légères descentes jusqu’à l’aplomb de la Cascade de Moulins Marquis. Petit temps de contemplation et nous empruntons, depuis la résurgence du Bournillon, le traversant à gué, zigzaguant entre un parterre de cairns, un sentier qui longe en montée parfois chaotique la falaise et qui débouche sur le plateau. Deuxième léger replat de la journée. Après quelques petits détours au travers de prés et de sous-bois, essayant de nous orienter à l’aide de points bleus plus ou moins visibles, nous rejoignons une piste qui nous mène au point Les Combelles, 1022 m, d’où nous prenons la direction de La Plateforme, 1120 m.
Continuant en direction du Pas de l’Allier, nous quittons la piste et suivons un sentier qui part sur notre gauche pour rejoindre un chemin en bordure de falaise jusque rejoindre, quasiment, le point culminant du jour où semblent nous attendre sereinement un petit groupe de bouquetins nullement dérangés par notre présence et se laissant photographier à volonté. Endroit propice pour y prendre la pause-déjeuner sous le regard paisible et placide des chèvres sauvages.
La pause terminée encore une dernière et modeste montée pour en finir avec les dénivelés positifs du jour et nous parvenons au dernier obstacle de la randonnée : le Pas de la Charmatte.
Alors, ce Pas, vu de coté en évitant de chasser dans le ravin, se présente comme un long toboggan accroché à la paroi et comme caché par une végétation composée, pour l’essentiel, de buis. A voir, ce passage semble réellement délicat. Mais, au-delà des apparences, sa première partie, même si très pentue, est relativement facile. Les choses se compliquent à la sortie de la rampe boisée. En effet, le chemin devient plus technique, alternance de vires et de passages raides où des tapis de feuilles mortes dissimulent racines et pierres instables ainsi qu’un sol glissant. Nous comptabilisons les glissages, plus ou moins artistiques, des uns et des unes. Nous ne serons pas beaucoup à ne pas salir nos fonds de pantalon. Au-delà des sourires et quolibets, pas de bobos, juste quelques bleus à l’âme, peut-être (petite note poétique, et non-contractuelle).
Enfin, nous débouchons sur la piste. Encore un peu plus de deux kilomètres de marche en pente douce le long de la piste et nous rejoignons le point de départ heureux et satisfaits d’avoir participé à cette belle randonnée certes, émaillée de passages très techniques et déconseillés aux randonneurs non aguerris, mais, joliment pittoresque avec ses deux passages méconnus du Vercors. Ajouté, çà et là, quelques belles sculptures sur bois ou sur pierre qui amènent un peu de mysticisme au lieu.
Merci à Christian pour nous avoir offert cette belle sortie, physique tout de même, avec ses 1236 m de dénivelé positifs et ses 16,5 km de marche justifiant un petit arrêt convivial à la cabane café sur la route de la grotte de Choranche. Occasion de fêter l’anniversaire de l’un d’entre nous.
Pascal V.