Initialement, le but de cette randonnée était de rejoindre, depuis le col du Lautaret, en aller-retour, le refuge Adèle Planchard dans le parc national des Ecrins. Le tout pour un D+ et une distance prévisionnels respectivement de 1600 m et de 30 km.
Afin de réduire quelque peu cette programmation, Christian B, notre guide du jour, a limité, enfin presque, la sortie du jour, toujours en aller-retour et toujours depuis le col du Lautaret, au refuge du lac du Pavé. Au menu du nouvel itinéraire, plus que 25 km et 1200 m de D+. Nous ferons les comptes à l’arrivée.
Ainsi, Adèle Planchard, dame donatrice qui offrit sa fortune pour faire construire le refuge qui porte son nom, se trouvera, peut-être, imaginons-le, supplanté par la dame du lac du Pavé. Je m’égare dans les cimes de mes pensées. Des cimes, justement, nous en eûmes beaucoup nous surplombant, car nous avons évolué dans un environnement de haute montagne. Malheureusement, les sommets restèrent voilés toute la journée, accrochés par des nuages tenaces. De même, les températures restèrent relativement fraîches, par exemple, en matinée, 6° au départ du col.
Du col, direction refuge de Chamoissière en empruntant le sentier découverte puis celui des Crevasses. Hormis le passage des Crevasses qui, par endroits, présentent un chemin en vire où la prudence est conseillée, la marche, jusqu’au refuge est relativement aisée. Près de 8 km pour un peu plus de 250 m de D+, c’est dire le reste à faire, la pente à venir s’annonce difficile. Nous le constatons très vite, car peu après le refuge de Chamoissière nous prenons à droite en direction du Pavé et, très vite, la pente s’accentue. Les pourcentages s’élevant, le pas ralentit, ce qui laisse le temps aux marmottes de nous observer en toute quiétude. C’est réciproque, car, nullement surprises par notre présence, elles se laissent approcher et photographier sans trop de crainte. Elles sont relativement nombreuses ce qui fait dire à l’un d’entre nous que nous sommes à « marmotte-land ».
Laissant tranquille ces mammifères des montagnes nous continuons notre montée en direction du refuge du Pavé. Au croisement, en contrebas de la moraine, le refuge est indiqué sur la droite par un itinéraire alpiniste. Sur les six de notre groupe, nous sommes deux à éviter cet itinéraire technique pour nous rendre au refuge par la moraine malgré un kilomètre de marche supplémentaire, car le parcours raccourci, qualifié d’alpiniste, ne nous inspire pas.
Les derniers hectomètres de montée au travers de la moraine semblent interminables tant, la pente est accentuée et le chemin découvert au fur et à mesure de l’avancée. Pour les quatre autres compères ayant emprunté l’itinéraire alpiniste, la pente n’est pas moins raide et des câbles en place facilitent le passage qui, à leurs dires, reste tout de même technique sans être vraiment dangereux. Aucun regret de part et d’autre, chacun étant satisfait de son itinéraire choisi.
Nous nous retrouvons tous les six au refuge du lac du Pavé où, après observation de cette conséquence récente de la fonte du glacier des Cavales – réchauffement climatique – nous nous rendons au refuge où, les gardiens en place, nous autorisent à faire « du hors sac » pour la pause-déjeuner. Tant mieux, car un petit vent frais souffle entraînant avec lui une bruine nuageuse et bien humide.
La pause terminée, nous procédons au chemin du retour en revenant sur nos pas et en passant tous par la moraine. La descente se fait sur un bon rythme, trop parfois, car au niveau du refuge de Chamoissière nous sommes deux en tête à entraîner le groupe sur une variante hasardeuse qui nous oblige à une petite grimpette pour retrouver plus haut, sur notre droite, le sentier de l’aller. En principe, le chat échaudé craint l’eau froide dit-on, mais, entraînés par le rythme accentué de notre marche, nous sommes trois devants à aller bon train sans se soucier de l’arrière. A la sortie du sentier des Crevasses, Christian B, fort justement, nous rappelle les règles élémentaires de la marche en groupe attendre et se soucier du collectif, car nul n’est à l’abri d’un incident, surtout qu’avec l’humidité ambiante, le sol est devenu plus glissant et nul n’est à l’abri d’une chute ou de celle d’une pierre. Force est de reconnaître qu’il a raison et rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Ce rappel entendu, nous terminons notre parcours groupé et sans plus d’animosité.
Après 1261 m de D+ et 26,2 km de marche, nous sommes heureux et satisfaits de retrouver les voitures. Un petit arrêt rafraîchissement à la Grave pour conclure cette belle journée de montagne sur une bonne note et arroser, comme il se doit, mon anniversaire. Il y a deux six dans mon nouvel âge, mais je ne dirai pas dans quel sens.
Pascal V.




















































