La journée s’annonçait prometteuse, excité de pourvoir montrer à nos sept randonneurs du jour, les merveilles géologiques que ce magnifique sangle oriental recèle (disons le tout simplement, probablement un des plus beaux de la Chartreuse).
Dès les premiers pas, l’immersion fut immédiate. Le départ du sangle attrapé, nous nous sommes faufilés le long de la paroi, offrant déjà des perspectives saisissantes sur la vallée et la crête des Belles-Ombres surplombante. Nous progressions attentivement, observant les formations rocheuses, ces sculptures naturelles façonnées par des millénaires d’érosion.
Chaque courbe du sentier dévoilait de nouvelle sensation visuelle non seulement sur la vallée mais aussi sur ces falaises dans lesquelles nous pouvions deviner des formes (ah, la paréidolie), témoins silencieux de la formation de la Chartreuse et de la lente érosion associée. Nous ne pouvons que rester modestes face à ces formations rocheuses.
Comme attendu, voici notre première récompense du jour avec le Dromadaire, belle arche dans laquelle s’encadrait parfaitement le Mont Blanc au loin, superbe carte postale. Un instant magique comme peut l’offrir la nature.
Baigné de soleil, notre arrivée au Rocher de l’Ours fut un moment de pause bienvenue. Ses « griffes » caractéristiques, ces formations rocheuses uniques, étaient aisément reconnaissables. Un bon moment de détente sur ce rocher absorbant la chaleur et le calme du lieu.
Durant cette journée, certains ont eu l’occasion d’effectuer un petit parcours de spéléologie dans un boyau étroit, nous obligeant à ramper et nous faufiler pour compléter notre visite de la Grotte de l’Ours.
Rejoignant le sangle supérieur, celui-ci, par la dimension de ses cirques successifs fut encore un grand moment de contemplation apprécié par le groupe.
Poursuivant notre chemin, nous fûmes soudainement interpellés par un mouvement. Sur une vire étroite surplombant notre sentier, deux jeunes bouquetins, à peine visibles, tentaient de se dissimuler. Leurs cornes naissantes et leur agilité étaient fascinantes. Ils nous observèrent avec curiosité passer. Un beau moment ajoutant une image sauvage et émouvante à notre parcours qui nous conduisit tranquillement au couloir rejoignant la crête des Belles-Ombres.
Quatre objectifs (aussi connus dans le groupe comme des « options ») nous restaient à découvrir. La crête des Belles-Ombres fut assez facile à trouver et permit à certains de nous retrouver devant une arche de toute beauté. Je ne sais quel poète (?) a décrit ces belles de la nature : « Ah, les arches calcaires de la Chartreuse, voilà une source d’inspiration inépuisable ! Elles sont le fruit d’une alchimie lente et patiente entre la pierre, l’eau et le temps, un véritable poème gravé dans la roche » … Quelle belle vérité !
Malheureusement, une des « options » nous a échappé : l’arche de la Crête des Belles Ombres, plus complexe à trouver dans ce dédale de lapiaz le long de la crête…
(NB : Cela m’a « encouragé » à revenir quelques jours plus tard pour la trouver et ainsi compléter cette belle série)
On a également découvert les arches de la Glacière et du Labyrinthe. Bien que la neige encore présente ait un peu masqué leur structure géologique (j’ai rajouté qq photos de Octobre 2023 pour montrer la différence), cela ne nous a pas empêchés de descendre à l’intérieur de ces failles pour les observer de plus près !
Et pour parfaire cette belle exploration, nous nous sommes retrouvés au Col du Granier pour le traditionnel verre de l’amitié, un moment convivial clôturant en beauté cette inoubliable escapade en Chartreuse.
Christian B