Coulmes (Vercors)

« Y fait pas froid, mais y fait pas chaud ken même » voilà en introduction la formule météo de la seule participante du jour. Après interrogations et sourires, même rires du reste du groupe, 4 randonneurs, ci-après la traduction sous forme de bulletin météo que je peux en faire :
Y fait pas froid, en effet malgré une température négative au départ, -3°, un ciel bleu semble prometteur de températures positives au cours de la journée sans être caniculaires, d’où le mais y fait pas chaud ken même. En somme, des conditions idéales pour la pratique de la randonnée s’annoncent dès le départ.
Confiant en cette prévision météo aux sonorités dauphinoises, « ken même« , il n’est pas nécessaire de chausser les raquettes qui resteront dans le coffre de la voiture. Tout au plus, par prudence, les crampons seront dans les sacs. Mais la quasi-absence de neige sur le parcours ne nécessitera pas leur usage.
Du foyer de ski de fond de la Faz, 1005 m, nous prenons le sentier en direction de Patente. A Chamfra, 985 m, direction la fontaine de Pétouze via Ravassière, 1110 m. Ravassière, garde encore les vestiges d’un ancien hameau, preuve d’un passé de vie montagnarde autour d’activités d’élevage et agricole et aussi de charbonnage (fabrication de charbon de bois) où seule, sur notre parcours, persiste encore les derniers restes de l’une d’entre elle.
De Ravasière, nous gagnons La Fontaine de Pétouze, 1112 m, une des quatre sources du grand plateau de la forêt des Coulmes. L’eau y est bien présente, trop peut être, en rapport de la saison où février ne devrait pas être un mois de redoux et donc de fonte…
Délaissant la fontaine, nous rejoignons la grotte de Pralétang, un des points de découverte du chemin de Pré l’étang. La grotte, d’un développement de 275 m et d’un dénivelé de 35 m, est d’un accès facile ce qui attise notre curiosité. Sortant les lampes frontales du sac, quatre d’entre nous, sauf la météorologue dauphinoise, s’engage dans la cavité naturelle pour y effectuer une petite visite. Outre les traces d’un passé hydraulique résident en son sein ou plutôt hibernent des chauves-souris que même nos éclairages et nos conversations ne semblent pas déranger.
De la grotte, nous parvenons à Beauregard, 1265 m, d’où nous prenons la direction du Refuge du Serre du Sâtre, via Pré l’étang, 1245 m. Le chemin, par endroit, est enneigé sans pour autant nous contraindre à chausser les crampons. Néanmoins, il convient de rester vigilant.
Au refuge du Serre du Satre, 1354 m, direction Les Croisettes, 1320 m, ou profitant d’un endroit semi-ombragé, car l’astre de jour est resplendissant, nous prenons la pause du midi.
Celle-ci terminée, via Clairière de Patente, 1289 m, en route pour Patente, foyer de skis des Coulmes, 1280 m, duquel nous rejoignons la table d’orientation sise au Belvédère de Patente, 1307 m. De là, un peu en mode sanglier, nous nous rendons au Pas du Pré Coquet, 1249 m, puis prenant la direction du Pas de Pré Bourret, 1290 m, nous bifurquons sur notre droite afin de rejoindre les crêtes et d’aller découvrir la Lunette et sa belle arche. Seul l’un d’entre nous se rendra à cette dernière pour y prendre sur place quelques belles photos ; le chemin d’accès nécessitant un pas sûr, est à déconseiller aux non aguerris !
Pour rejoindre la Pas de Pré Bourret, il nous faut traverser des alpages offrant une vue splendide sur les contreforts Est du Vercors, magnifique panorama sur fond de toile bleu du Grand Veymond à la Moucherolle. Au pas de Pré Bourret, direction La Faz pour engager le chemin de retour jusqu’au point de départ. Au passage, un joli belvédère nous offrira une vue magnifique sur Malleval et les Gorges du Nan.
Une belle randonnée par une belle journée d’hiver, pas froide sans être chaude ken même, avec de belles découvertes historiques et archéologiques que nous a offert Christian B. notre guide du jour. Comme tout se mérite il nous aura fallut parcourir 17,8 km et savourer les 920 m de D+ pour profiter pleinement du plaisir de cette journée chargée de sourires et rires et réserve d’une anecdote météorologique.
Pascal V.