En raison des risques d’orages en courant de journée, le départ de la randonnée se fait plus haut qu’initialement prévu afin d’être en capacité de rejoindre rapidement le point de départ au cas où les éléments se déchaîneraient. Ainsi, nous sommes cinq au départ, parking aménagé sur la zone du sentier de la ronde du chalet. Le temps est couvert, l’atmosphère est lourde.
Du parking direction Le Châtel via les Granges de Châtel, 1390 m. Suivant toujours la direction du Châtel nous continuons sur le sentier bien ombragé par la végétation environnante. Ça grimpe ! Les D+ s’accumulent. Au fur et à mesure de la montée, nous nous allégeons de quelques vêtements, car les organismes s’échauffent.
Nous parvenons à l’aplomb de la roche. Sur notre gauche, nous empruntons une vire jusque rejoindre la faille de la Balme donnant un accès plus direct au sommet du Châtel. Jusque-là, même s’il fallut être prudent le long de la vire, la marche était aisée techniquement. Par contre, le passage de la faille s’avéra des plus difficiles pour le groupe. En effet, les pierres roulant sous les semelles, les prises de mains relatives, l’étroitesse de certains passages, la terre alourdie des dernières pluies s’agglutinant sous les semelles, rendirent très difficile pour ne pas dire épique pour certains d’entre nous l’ascension de cet obstacle. Techniquement, ce passage classe la randonnée en 4 voire 4,5 sur 5. A fortement déconseillé aux randonneurs non aguerris. Outre cela, si option empruntée, ne pas hésiter à s’équiper de cordes et de casque. Quoiqu’il en soit, passage à s’interdire en cas de pluie !
Grâce au soutien et renfort de deux d’entre nous, chacun put rejoindre l’arrête supérieure sans heurt. Il nous aura fallu 2 h 30 pour parcourir environ 3 km depuis le départ, c’est dire si la marche fut technique et difficile. Depuis la sortie de la faille, nous rejoignons le Châtel, 1890 m. Un amas de nuages menaçants semble bloqué sur L’Obiou, nous jugeons préférable de redescendre pour regagner le point de départ afin d’éviter l’orage qui s’annonce.
Au col de la Brèche, nous croisons un troupeau de brebis en transhumance. Prudemment, nous dégageons le sentier pour laisser le passage au troupeau qui monte à l’estive. Les chiens accompagnant, par leurs aboiements nous mettent en garde. Si le Patou semble plutôt sociable, il n’en est rien d’un imposant chien portugais des montagnes. Nous restons calmes, le temps que le berger réoriente et regroupe les ovins nous libérant ainsi le passage.
Reprenant notre descente nous rejoignons le point de départ où, sur une table à disposition nous prenons la pause-déjeuner. L’orage gronde sur l’Obiou. Nous sommes passés au travers.
Merci à Christian B. et Philippe D. de nous avoir guidés et secondés durant cette randonnée relativement courte 8,5 km, mais très difficile techniquement. Au retour, la pause au café des Arts, à Mens, fut bien méritée et appréciée de tous.
(Le café des Arts à Mens vaut le détour. A voir ses fresques murales et au plafond, son mobilier d’époque. Les fresques seraient l’œuvre d’un client trouvant là de quoi honorer ses dettes. Comme quoi, un peu de peinture peut effacer la craie de l’ardoise).
Pascal V.