Un grand nombre de personnes connaissent l’histoire du cheval blanc d’Henri VI, beaucoup moins, probablement, l’histoire du Cheval Noir en Maurienne qui trouve son origine dans le patois mauriennais. En fait, il s’agissait du mot « Lanche » (en patois) équivalent du mot « Combe ». Quant à la couleur, le terrain était un peu sombre/noir. Donc « Lanche Noire » fut dérivé ensuite en français pour devenir le « Cheval Noir ».
Nous sommes sept à nous retrouver au col de la Madeleine pour débuter cette randonnée par l’itinéraire classique (Est) que nous ferons en aller-retour. D’autres variantes existent tel que celle par les arêtes S/O, mais un peu trop techniques pour la majorité des présents. Le temps est ennuagé, le sommet du Cheval Noir à peine visible, mais la météo annonce des éclaircies au fil de la journée. Cela se confirmera.
Depuis le parking sur la gauche, nous prenons la longue piste qui mène à l’arrivée du télésiège duquel, nous empruntons le chemin sur la droite qui mène jusqu’au col du Cheval Noir, 2567 m. La trace est bien nette. Très peu de marquage, mais, à ce stade, il ne s’avère pas très utile. Nous arrivons au pied d’une moraine et des réelles premières difficultés de la journée. La pente s’accentue fortement. Quasiment plus de marquage, il faut bien repérer les cairns disposés dans ce fatras rocailleux. Parfois des hésitations, parfois des petits retours en arrière pour trouver et prendre le bon sentier et chacun, à son rythme, parvient au col.
Hormis quelques marmottes que nous entendons plus que nous voyons, aucune faune locale se laisse surprendre encore moins, admirer. Du col, partant sur la gauche, le sentier qui monte au sommet se présente à nous. Il nous reste à parcourir 1,4 km pour atteindre le sommet, mais surtout près de 320 m de D+, soit une pente moyenne de 19 %. Ça se mérite ! Et quelle récompense ! Au point culminant, une splendide statue d’équidé marque le sommet du Cheval Noir, 2832 m. Tous, nous sommes heureux des efforts accomplis pour atteindre le sommet et voir sa statue sommitale. Par contre, les nuages occultent la vue sur tous les massifs environnants. Des brumes remontantes jouent à cache-cache avec le soleil et avec la vue. Avec patience, nous apercevons le Massif de la Lauzière et son grand Pic encore marqué de son glacier. Face à la statue, le Mont Blanc pointe discrètement son sommet à travers les nuages. Bien au-delà, la vue en direction de la Chambre, L’Étendard, la Muselle pour ne citer que les principaux noms.
Légèrement en contrebas, nous repérons un endroit abrité pour prendre notre pause repas, car une bise de plus en plus fraîche se fait sentir. Enfin, un chamois se montre à nous. Il semble jeune et pas effrayé de notre présence car nous sommes à contre vent.
La pause terminée, nous entamons notre descente de retour par le même sentier qu’à l’aller. Moins dure que la montée, mais des petits entrechats de randonneurs moins gracieux que ceux d’une ballerine exigent vigilance et efforts contenus.
Au col, nous prenons le pot de l’amitié gentiment offert par Richard G que nous avons tous eu plaisir de retrouver après une coupure de plusieurs mois. Il a assuré, car pour une reprise, 890 m de D+ pour 10,85 km et surtout, si on ne considère que la montée, c’est dire le parcours aller, un D+ moyen de 16,5 % (relevé perso), pas mal pour une reprise !
Merci à Christian B, même si absent ce jour, pour nous avoir suggéré cette sortie qui fut un rappel pour moi et une découverte pour tous les autres.
Pascal V.