Pour monter jusqu’au sommet du pic de Bure,
pour le plein d’énergie, manges une garbure !
En effet, le programme du jour s’annonce copieux : 1300m de dénivelés positif sur une distance de 15 kms environs, soit une pente moyenne de 8,6%. Néanmoins la difficulté annoncée et l’heure de départ très matinale, 5h30, ne découragea pas les cinq marcheurs de cette sortie dominicale de fin août.
Départ de la randonnée à 8H15, depuis les Sauvas, parking du gîte, 1350m, situé dans le hameau la montagne, au terme d’une route vicinale à la viabilité incertaine dixit l’ami Christian B.
Depuis le parking d’où nous voyons déjà le pic de bure, 3ième sommet du Dévoluy et objectif du jour, nous nous engageons sur le sentier GRP en direction du Tournet. Le chemin, dans un premier temps, traverse un sous bois de pins et de feuillus. La fraîcheur matinale nous encourage à regagner au plus vite les contreforts de la crête de la pare réchauffés par les premiers rayons du soleil. Au sortir du sous bois nous parvenons à un croisement, pic de bure / fontaine du vallon, nous suivons la direction du pic de Bure. Nous retrouverons ce croisement lors de la descente du retour.
Donc, direction le pic de Bure en suivant, sous les premiers rayons de soleil, et parfois à l’ombre, le chemin dans la combe d’Auzouze en traversant un pierrier longeant la crète de la pare. La pente est bien raide. L’ascension est rude. Les petites pierres, par endroit, roulent sous les chaussures. Il faut avoir le pied sûr et les bâtons accrocheurs ! Après avoir traversé cette combe, chacun à son rythme nous parvenons et nous regroupons à « les marches » pour entamer la montée jusqu’a la combe de Bure, 2507m. Nous arrivons à celle-ci après 2h15 de marche. L’allure est plus que correcte car nous avons gravi à ce stade plus de 1150m de D+.
Restent les derniers 200m de montée pour atteindre le sommet. Est-ce la fatigue accumulée, est-ce la pente plus prononcée qu’attendue, sont-ce les deux conjuguées ? Toujours est-il que cette dernière montée nous parut à tous très difficile. Enfin le sommet, 2709m nous offrant un panoramique 360° sur quasi l’ensemble des massifs alpins. Magnifique récompense après une montée depuis les Sauvas de trois heures soit près de 1350m de D+, du 400m à l’heure nous n’avons pas chômé en ce jour de repos dominical.
Sur place nous faisons la pause repas puis entamons notre descente de retour par la combe de mai en longeant l’observatoire du pic de Bure où ses antennes orientées vers le ciel semblent vouloir nous faire une ola.
Quelques photos et selfis avec, en arrière plan les antennes, nous nous engageons dans la combe de mai. Prodigieux espace minéral ! Offrant des variations de couleurs sous les effets des jeux d’ombres et de lumières, le tout accentué par le jeu des différentes aspérités et couleurs des roches et barres encadrantes. La descente par cette combe est bien plus glissante que la montée par la combe d’Auzouze, raison pour laquelle Christian B a choisi cet itinéraire de retour plutôt que l’inverse. Et comme je le comprends moi, qui, par une prompte glissade, à l’artistique douteuse et accompagnée d’une grossièreté non moins douteuse à faire rougir le cap’tain Haddock me retrouva sur les fesses. En effet, l’agglomérat de petites pierres marquant le sentier roulant à souhait sous les pieds, le tout accentué par une pente bien prononcée, ferait plutôt penser à une piste de ski alpin qu’à un plat chemin de halage. En cours de descente des chamois coupent notre route et d’autres plus haut se laissent admirer toute à leur quiétude recherche de nourriture. En contre bas, deux marmottes jouent à cache-cache avec nos regards.
Nous quittons la combe de mai pour rejoindre le croisement pic de bure / fontaine du vallon et retrouver le parcours initial nous ramenant au Sauvas lieu de notre départ et de stationnement du véhicule.
A l’arrivée, Christian B, sort de la glacière quelques boissons rafraîchissantes. Belle initiative car au vue de l’heure et compte tenu de la route à faire pour rejoindre nos pénates, guère de chance de trouver de quoi nous abreuver en cours de route.
Une belle randonnée et, hormis pour Christian B, une belle découverte. De belles vues, de beaux paysages, émaillés de belles rencontres animales, la montagne certes moins verte qu’en chartreuse, notre terrain de jeu favori, mais d’une magnifique beauté minérale.
Pascal V