Lacs de Pétarel (Valgaudemar)

Les technologies modernes sont bien pratiques en randonnée. Si les cartes et boussoles peuvent s’avérer utiles, elles sont aujourd’hui bien supplantées par la technique, notamment celle des GPS. Il en est de même pour les itinéraires voitures, ce dernier a quasiment, dans nos routines de conducteur, remplacé les cartes routières. Mais, parfois, l’on se fait fi de l’un ou des autres, se fiant à notre mémoire des itinéraires routiers déjà empruntés. Mais la mémoire à ses défauts que la technique peut corriger à condition de l’utiliser ou de perdre une heure de trajet et de facto retarder d’autant l’heure de départ de la marche du jour. Le plus comique, c’est qu’à l’origine de ce retard, c’est un demi-tour pour retourner chercher un portable (équipé de GPS) oublié dans une voiture lors du changement de véhicule pour assurer le covoiturage… Qu’importe le retard, nous le rattraperons et ferons la boucle prévue. Foi de marcheurs Chartreux !
Bon, de détours en contournement, de si j’aurais su, j’aurais passé par ailleurs, et, en ce n’est rien… Nous nous retrouvons tout de même à huit au parking, les Portes, 1245 m, un peu au-dessus de la Chapelle-en-Valgaudémar pour commencer la randonnée du jour : les lacs de Pétarel – Une boucle depuis les portes, les Lacs de Pétarel, le col de Pétarel et retour par le col de Béranne.
Malgré une brume encore accrochée aux sommets, la journée s’annonce belle et ensoleillée. Elle sera même chaude.
Du parking, nous empruntons le sentier, le GR de Pays Tour du Vieux Chaillol (variante), un peu au-dessus sur notre droite en direction des Lacs de Pétarel, indiqués à 3 heures de marche. Très vite, nous entrons dans le vif du sujet, il y aura bien 1200 m de D+ comme annoncé au programme. Ça grimpe ! Régulièrement, mais ça grimpe ! Le sentier, une vire par endroits, serpente à travers un bois. Il est bien marqué et bien aménagé, notamment lors d’un passage technique, sur 100 m environ, équipé de câbles. À l’orée du bois, la nature nous offre un beau spectacle. L’Olan, le Turban, pour ne citer qu’eux, se présentent à nous sur un fond de ciel bleu azur avec à leur pied une moquette de nuages blancs immaculés. Tout simplement splendide ! Première récompense du jour !
Ragaillardis par ce magnifique panorama en toile de fond, nous finissons les derniers D+ qui nous mènent jusqu’aux lacs de Pétarel, 2090 m. Cette succession de joyaux d’altitudes entourés de sommets grandioses vaut bien les 900 mètres de dénivelé qu’il nécessite. Une fois encore nous nous régalons de la beauté du site. Deuxième récompense du jour !
Il est midi, mais par encore l’heure du déjeuner. Nous prendrons au niveau du Col de Pétarel dont le sentier d’accès visible des lacs affiche comme un défi la dernière montée du jour. Ça monte. Le groupe s’étire sans que chacun ne se perde de vue. À environ 300 m du col, une rencontre surprenante en ce lieu. Un frère de l’un des nôtres venant à notre rencontre en descendant du col, à notre grande surprise mutuelle, croise notre groupe. Ils (les frères) auraient voulu le faire exprès, comme on dit, ils n’y seraient pas parvenus. Cette rencontre imprévue est aussi l’opportunité d’une escale bien venue.
Les échanges et sourires échangés terminés, nous reprenons notre montée et gagnons, chacun à notre rythme, le col de Pétarel, 2430 m. Encore une petite montée, et entre les cols de Pétarel et de la Béranne, 2450 m, sur un coin de verdure entouré de beautés montagneuses, nous prenons notre pause-déjeuner. Troisième récompense du jour sans parler des gourmandises sorties des sacs.
La pause terminée, nous rejoignons le col de la Béranne et entamons la descente de retour. Les débuts sont un peu techniques et bien pentus. Le sentier serpente en lacets plus ou moins serrés jusque dans la vallée. À noter qu’il existe deux versions pour se rendre aux lacs de Pétarel. Soit par l’itinéraire que nous avons pris. Soit, en sens inverse, c’est-à-dire faire à la montée ce que nous venons de descendre puis retour par le col et les lacs de Pétarel. Cette dernière option a la particularité de monter 1000 m de D+ d’un bloc sans vraiment d’aires de repos et sans vraiment d’intérêts visuels, car tout le long de la montée, l’on tourne le dos à la vallée et à la montagne sans aucune vue d’approche sur les lacs avant d’avoir pu rejoindre le col de Pétarel. À voir selon les attentes de chacun, soit l’option sportive, montée d’un seul trait, soit l’option observation admirative, la nôtre, où prône avant tout le plaisir des yeux. Quoiqu’il en soit, dans les deux cas, les dénivelés positifs sont équivalents.
La descente terminée, depuis Fouronnière, 1297 m, suivant une piste assez monotone (Excepté la photographie du joli pont des Oulles du diable, Oulles veut dire Marmites, le malin faisait-il, depuis ce pont, bouillir les damnés dans les eaux de la Navette ? Je laisse à chacun libre cours à son imaginaire – me concernant, juste une métaphore en clin d’œil modeste aux superstitions d’antan.), nous regagnons notre point de départ.
Une belle journée, soleil, ciel bleu quasi-immaculé, paysages d’une beauté saisissante, de belles récompenses pour les 1255 m de D+ et un petit 15,6 km dont a le secret Christian B. notre guide du jour remercié par tous comme il se doit. Et une bienvenue à Jacqueline G. satisfaite de cette première sortie et que nous compterons très probablement comme une future adhérente. C’est l’époque pour renouveler ses vœux à CHAM, ça tombe bien !
Et comme il est de coutume, une petite pause rafraîchissante sur la route du retour. Les traditions, cela se respecte !
Pascal V.