Normalement, à cette date, le 3000 annuel était programmé, le Galibier, mais, compte tenu de l’enneigement récent, les conditions pour randonner aisément à ces altitudes n’étaient pas remplies, d’où le remplacement de cette sortie par un « modeste » 2380 : le Grand Colon, initialement prévu le 8 octobre prochain.
Pour les huit participants et participantes du jour qu’importe l’altitude tant que la montagne est au menu. Et quelle montagne, les Belledonnes, encore plus resplendissantes sous un ciel dégagé et des températures fraîches au matin, mais qui vont vite avoisiner les standards estivaux.
Depuis le parking des quatre-chemins au-dessus du lac de la Freydière, nous empruntons une route forestière qui monte régulièrement jusqu’à un croisement où nous prenons un sentier en sous-bois suivant la marque jaune le balisant.
Si, jusqu’à présent, la pente semblait relativement douce, à partir de ce point les choses se corsent. Ça « grimpahute » ! Et ce n’est que le début !
Au débouché du bois, nous abordons un monde plus minéral. Suivant le sentier bien tracé nous passons en dessous de la cabane de la bergère qui rassure le patou aboyant après les bipèdes que nous sommes, nous intimant ainsi de ne pas dévoyer de notre chemin pour le cas où nous aurions envie de nous égarer sur l’alpage. Nous continuons sur le sentier, chacun à son rythme, car la pente est de plus en plus accentuée. Les dénivelés positifs s’accumulent ! Nous ferons le bilan à la fin. Qu’importent les difficultés, tant la vue est splendide, le tout magnifié par un ciel bleu à peine voilé.
Avant de parvenir à un petit col, sans nom, qui surplombe le lac Merlat, nous apercevons, presque croisons de jeunes bouquetins à peine effrayés par notre approche et qui se laissent facilement photographier. Du col, nous gagnons le lac Merlat, belle étendue d’eau miroitante sous la lumière d’un soleil resplendissant.
Bon, le temps de la contemplation est terminé. Sur notre gauche s’offre à nous deux beaux obstacles : le Gand Colon, 2382 m et le Galeteau 2402 m, tiens un 2400, une option probablement ou un descriptif mal retranscrit. La montée hors sentier n’est pas raide, mais très raide ! Un petit replat et encore un dernier effort pour atteindre un col entre les deux monts précités. La question est qui veut faire le Galeteau (optionnel, je rappelle.) ? Six mains se lèvent, Christine F, se dévouant pour garder nos sacs afin de nous faciliter la montée des 100 m de D+ qui s’offrent à nous avec, çà et là et plutôt là que çà, des parties fraîchement enneigées qui nous obligent à bien assurer les pas. Et moi qui ai oublié les bâtons, je marche le pied bas comme semblant empesé par le joug d’un bât trop chargé. Enfin, nous sommes tous les six au sommet du Galeteau. Celui-ci semble moins plébiscité que son voisin, le Grand Colon, et pourtant, il offre une vue panoramique splendide sur tous les massifs environnants : Belledonnes, Vercors, Chartreuse, Bauges. Nous surplombons aussi le refuge de la Prat.
Nous redescendons rejoindre la gardienne des sacs qui en avait plein le dos, peut-être, de nous attendre avant d’entreprendre la dernière montée du jour vers le Gand Colon. Celui-ci est très occupé, le temps que nous y parvenions, tout ce joli petit monde s’est envolé. Il faut dire qu’il est près de 14 h et, si pour nous, c’est l’heure de la pause repas (normal, plus de montée à suivre) pour d’autres, montés par le chemin traditionnel, c’est l’heure de redescendre.
La pause repas terminée, le temps de se goinfrer de la vue environnante une dernière fois et notamment sur les lacs en contrebas : le lac Merlat, le lac Longet, le Lac David, le lac Claret, le lac Léama et plus dans le fond les lacs Robert, nous entamons la descente de retour. Par rapport à notre montée par les sentiers non balisés, cette descente nous paraît très facile. D’ailleurs, nous rattrapons et dépassons rapidement les marcheurs aperçus précédemment au sommet du Grand Colon.
Ainsi, presque guillerets, tant la marche nous paraît facile nous rejoignons les voitures au parking de départ.
Une belle journée de montagne avec une météo digne des plus beaux étés indiens. Merci à Christian B. de l’avoir mise au programme. Le bilan de la journée : distance = 14,3 km et 1300 m de D+.
Pascal V.