Trois marcheurs et une marcheuse, que nous appellerons le groupe des quatre, s’engagent sur le chemin forestier depuis le parking de Fontaine Bonnet, 510 m, en direction de Château Nardent. Rendez-vous est donné à un quatrième marcheur venant du col du coq de se retrouver tous au sommet du Bec Charvet et former ainsi un groupe de cinq.
Fraîcheur automnale et ciel dégagé accompagnent les premiers pas. Une dizaine de mètres après le panneau « Sur la plage de Dépôt », 610 m, le groupe des quatre quitte le chemin forestier et prend un sentier, marque jaune, partant sur la droite. Premier échauffement qui augure des difficultés à suivre, car la pente s’accentue brutalement. Le sentier coupe le chemin forestier et si la montée précédente parue difficile aux marcheurs et à la marcheuse ce n’était qu’un modeste préambule à la suite des « débats » pédestres. Non seulement la pente est sévère, mais le terrain rendu glissant par les intempéries précédentes, neige et pluie, ne facilitent pas la progression.
Cahin-caha, chacun à son rythme, glissant, pestant, soufflant, reprenant son souffle, arrive au sommet de Château Nardent, 1225 m. Après 750 de D+ sur un peu plus de 3 km, l’arrivée et la pause qui s’ensuivit, furent très appréciées de tous. Entre temps, les brumes matinales se sont levées, occultant quelque peu la vue sur Belledonne et totalement sur le Bec Charvet.
Néanmoins, si le sommet du Bec Charvet est occulté à la vue, la configuration du chemin y menant est bien apparente et nous annonce les difficultés à venir pour y parvenir. Une fois encore la montée est rude. Le sol toujours aussi boueux. Les glissades s’enchaînent. Certains plus que d’autres viennent à tâter du genou ou des mains, l’humidité argileuse du sentier. Les feuilles mortes agglutinées sur le sol semblent offrir un terrain plus stable aux pieds hésitant, mais se méfier des cailloux ou morceaux de bois que dissimule ce joli tapis aux couleurs d’automne.
Après plus de 3 heures d’effort cumulés depuis le départ, enfin le sommet du Bec Charvet, 1738 m, et aussi les retrouvailles avec le cinquième marcheur du jour qui attendait patiemment sur site le groupe des quatre. La brume voile totalement l’horizon nous privant de la récompense de la vue sur les environs. De plus, une bise glaciale nous accueille. Raison pour laquelle nous décidons de rejoindre le col de la Faîta, 1425 m, le long du GR9 pour y prendre la pause repas un peu plus à l’abri.
Depuis le sommet, nous redescendons en direction du col. Le sol toujours aussi glissant oblige à la prudence. Arrivé au col, lors de notre pause, le soleil perce les nuages faisant tomber des arbres aux alentours et au-dessus de nous une myriade de cristaux de neige recouvrant le sol et nos têtes d’un fin duvet blanc, froid et éphémère. Les bonnets, les gants, les doublures sortent des sacs. Ne traînons pas ! Le cinquième larron nous quitte sur place et prend, en sens opposé, la direction du col de porte. Le groupe des quatre, quant à lui, s’engage dans la longue descente du retour via les Courbières, 650 m, puis Marsauze, 730 m, un peu les montagnes russes ce retour, ensuite, Sous Marsauze, 610 m, un peu plus bas, Plage de Dépôt de Manival, 575 m, encore plus bas, Les Pierres Blanches, 530 m, pour, enfin, retrouver le parking du départ à Fontaine Bonnet.
Une randonnée un peu technique avec un beau D+, 1200 m et 16 km, le long d’un parcours un peu atypique que seuls les sangliers doivent trouver facile. Merci à Christian B dirigeant et orientant avec sympathie la petite harde de bipèdes.
Nota bene : certaines photos jointes au présent compte rendu furent prises à l’insu de notre plein gré sauf de celle de l’autrice, bien évidemment.
Pascal V